La filière bois : forêts, décarbonation et bois-énergie

Les forêts françaises au coeur du processus de production

La France compte presque 17 millions d’hectares de forêts, représentant plus de 30% du territoire. Nous sommes donc le 4ème pays européen le plus boisé, après la Suède, la Finlande et l’Espagne. 

Sa surface a doublé en 200 ans et le volume de bois sur pied augmente chaque année. Cependant, seulement 50% de l’accroissement biologique sont récoltés pour la production. 

À noter que, sur le territoire, tout est fait pour que ces espaces forestiers soient protégés dans leur exploitation mais aussi dans leur préservation. Des outils réglementaires et législatifs encadrent l’exploitation de la forêt en apportant planification et codification. Deux labels internationaux garantissent l’application de règles strictes : PEFC et FSC.

Une filière à impact économique et social… 

Elle porte plusieurs secteurs d’activités différents : 

• L’exploitation forestière
• Le travail du bois (sciage, charpente et menuiserie, plaquage, panneaux, parquets et pâte)
• L’énergie,
• La construction,
• L’ameublement et de l’agencement,
• L’industrie de production de papier, carton, emballage, palettes etc…

Nous pouvons également y ajouter les nouvelles activités auxquelles la filière peut répondre de près ou de loin, par les services écosystémiques rendus par la forêt. On parle ici de la purification de l’air et de l’eau, la protection complète ou partielle contre les effets du réchauffement climatique (érosion, par exemple) et le fait qu’elle constitue un réservoir biologique important pour certaines industries.

Les éléments cités ci-dessus représentent plus de 450 000 emplois, directs et indirects, soit 1,4% de la population active et 12,4% des emplois industriels français. D’après les études réalisées par le Conseil National de l’Industrie (CNI), la filière forêt-bois soutient plus d’emplois que celle du nucléaire (220 000) ou de l’aéronautique (300 000).

…Mais aussi environnemental, pour agir sur la décarbonation

Une énergie est qualifiée de renouvelable si « son utilisation n’a pas pour conséquence la disparition irrémédiable de la ressource et si elle se régénère à l’échelle d’une vie humaine », selon le Syndicat des Energies Renouvelables (SER). Et c’est le cas de la forêt française ! En effet, elle ne met que quelques dizaines d’années à se renouveler, contrairement aux énergies fossiles qui ont mis des millions d’années à se créer.

Le CO2 émis lors de la combustion du bois est inférieur à celui que le bois capte durant la croissance de l’arbre. L’arbre devient donc une source de carbone importante et permet de cumuler les impacts positifs : 

• Une partie de l’arbre vient remplacer un matériau plus énergivore et donc émetteur de gaz à effet de serre,
• Le bois Énergie vient remplacer les énergies fossiles. 

Il est important de prendre conscience que le principal danger pour les forêts reste le réchauffement climatique et non son exploitation pour la production. Le risque d’incendie et d’épidémies de maladies est de plus en plus présent, ce qui rend son développement plus difficile. En 2017, au moins 20000 hectares de forêts ont brûlé. 

Clairement, un bon entretien de ces forêts est essentiel pour garantir leur pérennité mais aussi leur cycle d’émission de carbone. C’est pour cela que les exploitants s’engagent à les entretenir et à maintenir un bon état sanitaire par le biais d’actions sylvicoles. Le bilan carbone pourrait perdre en neutralité si la forêt n’est pas gérée durablement.

Le Bois-Énergie, une filière développée et renouvelable

Aucune forêt française n’est destinée à la production de bois-énergie. L’objectif est toujours de produire du bois d’œuvre, le seul à même de valoriser le coût des opérations forestières. Le bois-énergie n’est qu’un coproduit indispensable à cette économie en devenant un outil sylvicole. En effet, dans le cadre de l’entretien des forêts, certaines coupes sont obligatoires au cours du cycle de vie de l’arbre : 

• Les “éclaircies” permettent de desserrer les peuplements en ne conservant que les arbres les plus qualitatifs, 
• Pour créer des ouvertures ou cloisonnements, nécessaires au passage des engins et au débardage,
• Les coupes sanitaires. 

Pour ne perdre aucune matière, le produit de ces coupes est valorisé sous forme de bois-énergie. C’est également le cas pour les coupes dues à l’industrie du bois ou encore lorsque l’on parle de revalorisation des bois en fin de vie (meubles, emballages utilisés, bois de construction). 

Concernant l’utilisation du Bois-Energie pour le chauffage domestique, il est indispensable de l’optimiser et de prendre les bonnes décisions. Cela passe par : 

• La sobriété pour réduire notre consommation  

Nos comportements doivent obligatoirement évoluer afin de réduire les taux de consommation en énergie. Cela passe par une remise en question de notre besoin de confort, qui augmente chaque année. 

• Le choix de l’appareil et de son efficacité

Aujourd’hui, les appareils fonctionnant à l’énergie-bois sont plus performants et, couplés à une bonne isolation thermique, permettent de chauffer mieux avec moins d’énergie. 

• Le mix-énergétique 

Le bois-Energie est la première ENR de France, représente 70% de la chaleur renouvelable avec 42% d’utilisation. Elle n’a pas vocation à couvrir tout le parc énergétique français. Et d’ailleurs, aucune énergie ne pourra répondre seule aux besoins du territoire en termes de chauffage. Ce n’est pas l’objectif !

L’idée est de bien répartir les énergies en fonction des contraintes et surtout d’utiliser le moins possible les énergies fossiles en les substituant au maximum par des énergies renouvelables.